Axéréal : plus de 220 postes supprimés et une centaine de silos fermés

Le groupe Axéréal, basé à Olivet (Loiret), avait prévenu qu’il prenait un « virage stratégique ». Les contours de ce nouveau modèle se dessinent peu à peu. L’intersyndicale a annoncé le 24 novembre un projet de suppression de plus de 220 postes et la fermeture d’une centaine de sites.

« La direction d’Axéréal, de concert avec le conseil d’administration, a annoncé au Comité social économique de l’entreprise, un changement de modèle et la mise en place d’un projet de réorganisation », font savoir les syndicats.

Des impacts sociaux « importants »

Pour les trois syndicats, « les impacts sociaux risquent d’être très importants ». L’intersyndicale a commencé à négocier le plan de sauvegarde de l’emploi. Les discussions devraient se poursuivre jusqu’à fin janvier.

« Le monde agricole évolue. Nous aurions dû nous adapter. Aujourd’hui, notre rôle est de minimiser les licenciements secs et prioriser les départs volontaires bien accompagnés », explique un syndicaliste. Et d’ajouter : « L’évolution de l’agriculture a donné suite à plusieurs plans de réorganisations chez Axéréal, cela a des conséquences sur la confiance et la motivation des salariés. » Tous les corps de métier devraient être touchés (agent de terrain, d’entretien ou administratif).

Axéréal ne souhaite pas communiquer : « Les procédures en cours avec les partenaires sociaux ne nous permettent pas d’apporter plus d’informations à ce stade. »

Vers un modèle fondé sur la disponibilité

Ce plan, baptisé « Rebondir », va avoir des impacts concrets sur les régions, les agriculteurs et leurs modes de fonctionnement avec la coopérative. C’est l’ensemble du groupe (2,7 milliards d’euros de CA en 2019) qui va être réorganisé pour aboutir à un nouveau modèle. L’alimentation animale (Axélevage) et la meunerie (Axiane) sont également en difficulté. Seule la branche malterie du groupe (Boortmalt) affiche une dynamique positive. Mais c’était avant le Covid-19 et l’annulation des grands évènements festifs et sportifs…

Selon les syndicats, « l’ancien modèle fondé sur la proximité va laisser place à un modèle fondé sur la disponibilité en faisant notamment appel aux nouvelles technologies ». Le plan prévoit 30 M€ de gains de compétitivité.

Concrètement, la mise en sommeil de 150 silos, en 2018, n’aura pas suffi à diminuer les charges. Une centaine de silos devrait être fermée définitivement pour la prochaine moisson.